Jackie Brenston- Rocket 88- Charly CD Red 30 de 1991

Tout et n'importe quoi fut écrit sur "Rocket 88", datant du 5 mars 1951, enregistré à Memphis par Sam Phillips, sauf que c'est tout simplement un Blues, à la rhythmique  rapide, comprenant des cuivres, avec quelques variations et évolutions de ce type de musique à quatre temps...

Des 16 titres présents datant de 1951 à 1953, enregistrés à Memphis et Chicago, représente une certaine modernisation, il reste encore des morceaux inédits à sortir...

Charly fut lourdement condamné pour publications illégales des faces Chess, n' ayant pas les droits, quelques années plus tard...

Il faudrait rappeler qu' Hélène Humes enregistra en 1946 pour "Black & White", un titre encore beaucoup plus percutant, "Be Ba Ba Le Ba Boogie", aussi assimilé au "Rock 'N' Roll" (mais toujours un simple Blues), terme déjà utilisé par les noirs américains dès la fin des années 30...mais comprenant aussi des instruments à vent, au déplaisir de certains amateurs de ce genre de musique!

Ce n'est pas par hasard que je site ce saxophoniste, qui par intermittence fit partie de l'orchestre de Ike Turner dans les années cinquante.

Deux livres peuvent être pris en référence pour démontrer l'"inspiration Blues" de ce cite, parlant de cette musique et de son influence...:

"The sound of the city", en français, "Histoire du Rock 'n' Roll", en deux tomes, de Charly Gillett, Albin Michel (1986) réédité plusieurs fois, traduction du livre original en anglais;

"Les racines du Rock" de Florent Mazzoleni, , Hors collection, 2008.

L' influence du blues et d'autre musiques noires américaines sont très bien illustrées, le deuxième étant complêté par une bonne production photographique.

Dans le premier livre nommé de Charlie Gillett, une part très importante, occupant pratiquement les 3\ 4 du 1° tome, est consacrée aux musiques noires américaines de l'époque, déterminantes pour la future musique des jeunes blancs américains...et bien d' autres!

Page 139, au début du 6° chapitre, il dissèque le terme "Rhythm and Blues", dont l'histoire, pourtant très connue, est vite mises aux oubliettes par les amateurs du Blues et Rock & Roll, de tous les pays...

Ce terme générique utilisé début 1946 de temps en temps, à été généralisé en 1949, par le magazine Billboard, dans la rubrique que tenait Jerry Wexler, l'un des fondateur du label "Atlantic". C'était pour supprimé le terme "Race records" utilisé par les marques de disques, à connotation raciste, englobant toute les musiques produites par les noirs américains, le Jazz, le Blues, le Boogie Woogie, le Négro Spiritual, et les groupes vocaux.

Entre ces deux désignations, les grandes marques de disques avaient essayé de trouver des termes comme Ebony pour MGM, Sepia pour Columbia et Capitol, Rhythm and Blues pour RCA- Victor, et même Harlem hits parades...

Donc, toutes les évolutions, modernisations, orchestrations adoptées par les créateurs du Blues, les noirs américains, sont incluses dans le Rhythm and Blues, ainsi que tous autres types de musiques, sauf le classique. Que ce soit les tempos lents, médiums ou rapides, de toutes manières, le Blues est une musique très typées et très rythmée, aisément reconnaissable à l' écoute, sur une base musicale précise, dont de multiples versions  et variations diffèrent, suivant l' évolutions et les désires propres des musiciens.

Alors, même si les morceaux que l' amateur écoute, ne sont pas spécialement le genre qu' il préfère, qu' il soit en tempo lent, médium, ou rapide, assortis d' accompagnements divers, ce n' est que du Blues, pas la peine de donner une multitude d' étiquettes ou nominations...

Même les spécialistes de l' histoire du Blues de tous pays ont compris ça, y aurait- il quelques exceptions?

Le début du 2° tome du livre de Charlie Gillett parle de l' impact de cette musique sur l' Angleterre, qui fut à peu près le même en France à la même époque...et l' arrivée des groupes aux longs cheveux.

N' oublions pas qui il avait déjà avant l' arrivé de ces derniers déjà des amateurs de Jazz et de Blues depuis les années d'après guerre, et des revues Françaises (Rhythm & Blues Panorama), et Anglaises.

Les amateurs de Blues de cette époque ne furent pas ou très peu influencés par les nouveaux arrivants, qui eux commençaient à s' intéresser aux racines du Rock 'N' Roll, par exemple Slim Harpo, et qui par leurs découvertes  récentes, donc assez limitées, influençant les nouveaux amateurs.

C'est peut- être par ce biais que les enregistrements effectués et publiés à Chicago furent plus populaires dans l' Europe, que ceux de Los Angeles et autres régions, qui pourtant dans l' Amérique étaient plus écoutés, et classés beaucoup plus haut dans les magazines US.

Ce livre en 2 tomes de Charlie Gillett traduit en français, est un des meilleurs exemples de la reconstitution et évolution musicale de cette histoire.

Le livre de Charlie Gillett parle aussi du contexte et environnement de la création de cette musique, dans le paysage de l' époque et bien sur des développements techniques et industriels, qui, je pense, est indispensable.

Indispensable aussi, l' environnement musical, blanc, mais surtout noir américain, des sources, de ce qu' est devenu tous ces courants, puis à la fin du 2° volume, d' une sélection importante de disques, documentant le contenu du livre, sans oublié aussi, fait toujours très précieux, ses sources...

Pour argumenter encore plus ce déferlement des jeunes de l' époque envers ce ou ces mouvements, (et même maintenant pour les "plus vieux...),les classements d' enregistrements diffusés par les radios, puis par les disques, crédités de "chart" ou "top", sont regroupés dans un petit livre, regroupant essentiellement la musique noire américaine:

"The R & B book, A disc- history of Rhhythm & Blues", de Big Al Parlow's, Music Hoouse Publishing, 1983.

Le second livre cité, agrémenté de jolies photographies, dont une bonne partie provient de la collection de Gilles Pétard, reprend en gros les propos de Charly Gillett, en moins détaillés, détaillant seulement les conséquences de faits, l' engouement des amateurs de toutes provenances, des "directives" de l' époque des "disc jockey" et de leurs découvertes...

En examinant les photographies soigneusement, les modes vestimentaires, les coiffures, l' entourage, l' époque est très représentante de la jeunesses d' alors...mais cette musique existait depuis pas mal de temps.

Un autre livre très bien documenté bourré de photographies, peut- être pris en compte pour compléter ce mouvement, qui à fait l' objet d' une exposition récente à Paris:

"Rock 'n' Roll 39- 59", Fondation Cartier pour l' Art contemporain, Steidl, 2007, les deux auteurs des deux premiers livres ayant participé à sont élaboration.

Une erreur cependant page 48 dans le commentaire, sur la photographie de 1942, c' est Pete Johnson à gauche, à droite, Albert Ammons...!

L' influence du Blues sur les nouvelles musiques, incluant le "Rock and Roll", est considérable surement, comment l' ignoré...

Mais quelle façon d' enregistrer ce type de musique fut le plus populaire auprès des amateurs de tous sexes et couleurs depuis les années 20 à la fin des années 50...il faut se reporter aux "charts" de l' époques pour le vérifier. La documentation ne manque pas, beaucoup de revues d ' époque en font l' état, et mesure la pénétration de cette musique créer les américains d' origine africaine, sans conteste, tant copiée!

Un livre résume assez bien cet état de fait:

"Top R & B, singles 1942- 1988, compiled exclusively Bilboard", de Joël Whitburn's, Record Research, 1988.

Deux plaquettes d' origine française, écrits par un amateur de ces musiques des années 40/ 50, (s' habillant même de vêtements d' époque), avec des textes cours, accompagnés de très nombreux et excellents documents photographiques, sont parus chez un petit éditeur, complètent également fort bien le mouvement de la jeunesse de cette époque et de son environnement:

"Les racines de la musique noire américaine, Gospel, Blues et Jazz", de Jean- Christophe Bertin, Editions Didier Carpentier, 2009/ 2012;

"Rhythm & Blues, Country, Rock & Roll, La musique qui vit grandir Elvis", de Jean- Christophe Bertin, Edition Didier Carpentier, 2012.

Jackie Brenston fut de longues années le saxophoniste ténor de l'orchestre de Ike Turner, de temps en temps par intermittence après le "succès" "Rocket 88", enregistré à Memphis dans les studios de Sam Phillips, le 5 mars 1951 sous le nom de "Jackie Benston & his Delta Cats".

En fait, cette formation était celle de Ike Turner, qui ayant plusieurs contrats en même temps auprès de producteurs, fut contraint de faire publié cette session sous un nom d' emprunt...qui n'avait enregistré que trois titres, un quatrième étant obligatoire.

Improvisant, ils "empruntèrent" tout simplement le titre de Jimmy Liggins enregistré sous le titre "Cadillac Boogie" éffectué le 26 novembre 1947, publié sur 78 tours "Spécialty" 521, en changeant le nom de la voiture, introduisant "Rocket 88" modèle de la marque d'Oldsmobile à la place de "Cadillac", provenant de la GM!

A l'écoute des deux titres, les paroles se ressemble bougrement, l'orchestration étant légèrement différente, mais de même tempo!

Cette anecdote fut confirmée à plusieurs reprises lors d'interviews accordés par Jackie Brenston, Ike Turner et autres témoins de cette scéance d' enregistrement.

Le titre "Cadillac Baby" réédité plusieurs fois,  est présent sur le CD:

Jimmy Liggins and the Drops of Joy", Ace CDCHD 306 de 1990, dans la série "Specialty records".

Faut être précis monsieur Stéphane... 

En 2007, reprenant des titres inédits de provenance de "Chess" sortis quelques années auparavant par "P. Vine", une marque japonaise dirigée par des amateurs...et intégrant les quatre enregistrements fait par "King" en septembre 1956, un CD fut édité contenant l'intégralité de la production sortie sous le nom de Jackie Brenston, avec la présence de l'orchestre de Ike Turner.

Nombreux sont les morceaux qui reprennent le thème musical de "Rocket 88", avec quelques modifications, sur tempos rapides:

"Jackie Brenston, The mistreater", Rev- OlA CR BAND 25 de 2007, texte de Dave Penny.

Alors, "Oldsomibile Rocket 88 ou "Cadillac", astiquez les cuivres puis débouchez vos oreilles, çà va klaxonner....!

Malgré un succès personnel temporaire et sa petite réputation, Jackie Brenston ne quitta presque jamais l'orchestre de Ike Turner.

Il fut une personnalité importante de cette formation, assurant la partie cuivre comme saxophoniste baryton, chantant que de temps en temps.

Quand Ike Turner passa sous contrat pour le label "Federal" en 1956/ 1957, le saxophoniste suivit, poussant même la chansonnette sur quatre titres publiés sous son nom.

Des 22 morceaux regroupés, en tant qu'instrumentiste il est présent sur 18, alors qu'Ike Turner, ayant troqué le piano pour la guitare, assure sur toute la production, entouré par le chanteur Billy Gayles et un groupe vocal:

"Ike Turner, Kings of Rhythm, Trailblazer", Charly 263 de 1991, note de John Collis avec discographie.

Dans les coffrets des rééditions du catalogue des frères Chess produites par le congloméra "MCA" figure le deuxième intitulé "Chess rhythm & Roll", regroupant pas de tendances de ces courants.

Comprenant quatre CD, les titres rassembles datent entre 1947 à 1967, comprenant de temps en temps des raretés et inédits, mais le plus souvent les hits de chaque artiste.

C'est le cas pour Jackie Brenston avec son titre fétiche, "Rocket 88".

"Chess rhythm & Roll", Chess/ MCA CHD4- 9352 de 1994, note très copieuse de Petr A. Grendysa avec renseignements discographiques.

Sur le superbe coffret de la marque anglaise "Charly", le saxophoniste ténor et chanteur Jackie Brenston est représenté avec quatre titres dont "le premier roque en rôle" de l'histoire d'après certains amateurs un peu sourdingue, qui n'est qu'une copie de l'original...

Il est aussi présent qu'en tant qu'accompagnateur dans le formation de Ike Turner qui pianote encore, sur plusieurs autres performances effectuées dans les studios de Sam Phillips, la guitare étant encore aux mains de Calvin Newborn...

Bon demain aprem, il y a du rugby à la TV, je ne verserai pas une larme sur la descente aux paradis motoradant du gaz carbonique, après une p'tite écoute de "Cadillac Boogie" de Jimmy Liggins datant de 1947, produit à Los Angeles...

Avec un p'tit cachou la jauni dans le gosier, ha queue...t'es né si?

"Sun records, The Blues years 1950- 1958", Charly SUNBOX 7 de 1996, note de nombreuses sources avec discographie.

Qui sont les accompagnateurs aux côtés du saxophoniste baryton et chanteur Jackie Brenston dans le fameux titre "Rocket 88" datant du 5 mars 1951 enregistré à Memphis?

Raymond Hill joue du saxophone ténor, au piano Ike Turner, la guitare est tenue par Willie Kizart, Willie Sims à la batterie.

Ce titre gravé par Sam Phillips dans les studio du 706, fut publié sur un 78 tours de la marque "Chess" référencé 1458, est intégré dans une compilation parlant de liquide...par moments sur un CD.

"Lets drink some juice and all get loose", Charly CD SUN 28 de 1990, note de Norman 'Floorshaker' Darwen avec discographie.

Dans le double CD édité récemment d'origine anglaise,  ayant pour héro le pianiste et guitariste Ike Turner, cinq titres figurent au nom de Jackie Brenston, enregistrés à Memphis et Cincinnati, les plus célèbres…

Depuis la parution de la dernière édition du livre "Blues discography", les accompagnateurs participants à la fameuse session ou fut enregistré "Rocket 88" est confirmé, la seconde aussi…

Bien sur ils doublonnent avec la constellation de rééditions tous formats confondus, noyés dans les soixante faces reproduites dans ce CD.

"Ike Turner and the kings of rhythm, Trailblazin' the Blues", Jasmine JASMCD 3130 de 2018, note de Niel Slaven et Bob Fisher avec renseignements discographiques

C'est sans surprise que pas mal d'amateurs de Blues et d'autres genres rythmiques savent que le chanteur et saxophoniste baryton Jackie Brenston, réussi un coup de maitre en enregistrant en mars 1951 son premier titre à Memphis dans les studios de Sam Phillips...

De cette session de trois faces, seule celle- ci fut retenue pour la légende, toutes furent publiées par les frères Chess sur des 78 tours.

Bien sur beaucoup d'amateurs oublièrent qu'un autre morceau fut publié quelques années plutôt, fin des années quarante par le guitariste et chanteur Jimmy Liggins, dont la ressemblance est certaine, sous le nom de "Cadillac baby"...

Participent à cette séance le saxophoniste ténor Raymond Hill, au piano Ike Turner, le guitariste Willie Kizart, le batteur étant Willie Sims.

Cette interprétation rééditée de multiples fois, est la plus célèbre dans les cotation du "Billboard" du mois de mai, durant pas mal de semaines, est incluse dans un coffret de quatre CD d'origine anglaise, ne comprenant que des hits de 1951...

"The 1951 R & B hits collection", Acrobat ACQCD 7110 de 2017, note de Paul Watts avec renseignements discographiques.

5581- Un petit oubli de ma part dans le premier courriel de ce sujet...seize titres seulement dans ce CD, qui est en fait la réédition de l'album!

Ces seize faces enregistrées à Memphis dans les studios de Sam Phillips furent achetées par les frères Chess, qui les publia sur des 78 tours en grande partie, le reste sur des LP, dont plusieurs morceaux sur un japonais.

Ils sont issus de trois sessions, mars 1951, septembre 1951 et décembre 1951...

"Rocket 88" fut mis en boite au cours de la première séance, les accompagnateurs présents sur ce matériel est en grande partie connu...

"Jackie Brenston, Rocket 88", Charly CD RED 30 de 1991, sources des notes  citée, discographie.